"La précarité menstruelle nuit à la santé": une entreprise française appelle le gouvernement à rembourser les protections hygiéniques réutilisables, comme convenu

C'était une promesse du gouvernement en 2023: il s'engageait à rembourser les protections hygiéniques réutilisables pour les jeunes de moins de 26 ans. Deux ans après, le décret est n'a toujours pas été publié. Ce mardi 5 août, une entreprise spécialisée dans les culottes menstruelles appelle François Bayrou à respecter les engagements.
Dans une lettre adressée au Premier ministre et consultée par France Inter, la société Elia explique: "Reporter encore la mise en œuvre de cette réforme, sous prétexte des contraintes budgétaires, malgré son coût très limité, ce serait renoncer à hiérarchiser les priorités".
"La précarité menstruelle nuit à la santé, à l'insertion sociale des jeunes femmes. C'est un sujet qui a été longtemps ignoré par notre système social et enfin on arrive à le mettre en avant (...) Y renoncer aujourd'hui reviendrait à rompre un engagement symbolique de justice et de dignité", explique d'ailleurs Marion Goilav, l'une des cofondatrices de l'entreprise auprès de France Inter.
En mai 2025, le gouvernement s'est engagé à rendre effectif "avant la fin de l'année" le remboursement des protections périodiques réutilisables pour les femmes de moins de 26 ans et les plus précaires, une mesure adoptée fin 2023 mais pas encore mise en œuvre. "Il y a du retard et ce retard n'est pas acceptable", avait reconnu la ministre en charge de l'Egalité entre les femmes et les hommes, Aurore Bergé, interpellée à l'Assemblée nationale sur ce sujet par la députée PS Céline Thiébault-Martinez.
Le budget 2024 de la Sécurité sociale, adopté fin 2023, prévoyait le remboursement de protections menstruelles réutilisables (culottes et coupes) pour les assurées de moins de 26 ans, ainsi que pour les bénéficiaires de la complémentaire santé solidaire (C2S) sans limite d'âge.
Une femme sur trois déjà confrontée à la précarité menstruelle en France"Une femme sur trois" a déjà été confrontée à la "précarité menstruelle", avec un coût pour la société: "L'absentéisme scolaire, l'absentéisme au travail, le renoncement des filles à la pratique sportive, autrement dit l'assignation à résidence". En France, quatre millions de femmes manquent de protections périodiques, indique le site du ministère à l'occasion de la Journée mondiale de l'hygiène menstruelle, célébrée chaque 28 mai.
Nice Matin